C’est un délire chronique avec
phénomènes psychosensoriels de type hallucinatoire. Son éthiopathogénie est mal
connue, mais touche plus souvent les femmes, surtout isolées socialement. Pour
les anglo-saxons, il s’agit d’une schizophrénie d’apparition tardive.
Décrites pour la première fois par Gilbert Ballet, le
début est brutal, marqué par l’apparition des voix et se développe en période
d’état vers un triple automatisme mental contenant
des voix intrapsychiques menaçantes, des échos et des énonciations des pensées
; un automatisme sensoriel et sensitif contenant des hallucinations olfactives,
gustatives, visuelles et cénesthésiques ; un automatisme psychomoteur contenant
des sensations de mouvements imposés (GG de Clérambault).
Les interprétations concernent uniquement les hallucinations et non pas la réalité comme dans la paranoïa.
Les interprétations concernent uniquement les hallucinations et non pas la réalité comme dans la paranoïa.
Les
psychoses hallucinatoires chroniques sont à différentier de la schizophrénie
paranoïde et de la paranoïa ou encore de la paraphrénie : la première est
caractérisée par un délire flou, mal systématisé et par un syndrome de
dissociation. La deuxième est caractérisée par peu ou pas d’hallucinations, par
un délire logique et plausible alors que la troisième est caractérisée par un
délire imaginatif et fantastique.
Le patient évolue vers une conservation de la lucidité
et des capacités intellectuelles. Sous l’effet des neuroleptiques s’opère une
mise à distance puis un enkystement des hallucinations. Du coup, la vie
familiale et professionnelle restent possible.
Le pronostic dépend de la sensibilité au traitement et
de la coopération des proches du malade. Parfois, une évolution défavorable
vers un état déficitaire et parfois, le délire évolue vers un trouble du
comportement mais en général peu dangereux. Les épisodes dépressifs surviennent
avec parfois des troubles de sommeil et une alcoolisation fréquente.
Le traitement des psychoses hallucinatoires chroniques
est une hospitalisation au début, lors d’épisodes féconds ou dépressifs avec
une chimiothérapie par neuroleptiques incisifs et des psychothérapies de
soutien.
Mohammed SOUALHINE
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