samedi 26 août 2017

Les psychoses hallucinatoires chroniques



C’est un délire chronique avec phénomènes psychosensoriels de type hallucinatoire. Son éthiopathogénie est mal connue, mais touche plus souvent les femmes, surtout isolées socialement. Pour les anglo-saxons, il s’agit d’une schizophrénie d’apparition tardive.
Décrites pour la première fois par Gilbert Ballet, le début est brutal, marqué par l’apparition des voix et se développe en période d’état vers un triple automatisme mental contenant des voix intrapsychiques menaçantes, des échos et des énonciations des pensées ; un automatisme sensoriel et sensitif contenant des hallucinations olfactives, gustatives, visuelles et cénesthésiques ; un automatisme psychomoteur contenant des sensations de mouvements imposés (GG de Clérambault).
Les interprétations concernent uniquement les hallucinations et non pas la réalité comme dans la paranoïa.
Les psychoses hallucinatoires chroniques sont à différentier de la schizophrénie paranoïde et de la paranoïa ou encore de la paraphrénie : la première est caractérisée par un délire flou, mal systématisé et par un syndrome de dissociation. La deuxième est caractérisée par peu ou pas d’hallucinations, par un délire logique et plausible alors que la troisième est caractérisée par un délire imaginatif et fantastique.
Le patient évolue vers une conservation de la lucidité et des capacités intellectuelles. Sous l’effet des neuroleptiques s’opère une mise à distance puis un enkystement des hallucinations. Du coup, la vie familiale et professionnelle restent possible.
Le pronostic dépend de la sensibilité au traitement et de la coopération des proches du malade. Parfois, une évolution défavorable vers un état déficitaire et parfois, le délire évolue vers un trouble du comportement mais en général peu dangereux. Les épisodes dépressifs surviennent avec parfois des troubles de sommeil et une alcoolisation fréquente.

Le traitement des psychoses hallucinatoires chroniques est une hospitalisation au début, lors d’épisodes féconds ou dépressifs avec une chimiothérapie par neuroleptiques incisifs et des psychothérapies de soutien.


Mohammed SOUALHINE








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