Jamais siècle n’a eu, moins que le XVIIe siècle, confiance dans les forces spontanées d’une nature abandonnée à elle-même : l’homme naturel, celui qui est livré sans règle au conflit des passions, où en trouver plus misérable peinture que chez les politiques et moralistes du siècle ? Hobbes s’accorde là-dessus avec La Rochefoucauld, et La Rochefoucauld avec le janséniste Nicole ; pour Hobbes, les sinistres bêtes de proie que sont les hommes à l’état de nature ne peuvent être matés que par un souverain absolu ; et les jansénistes ne sauraient admettre que nul mouvement de charité et d’amour vienne d’ailleurs que de la grâce divine chez l’homme livré, par le péché, à la concupiscence.
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